vendredi 24 juillet 2020

porphyrogénète

Voilà un mot peu courant, d’autant que son emploi originel est très spécialisé. Il est d’origine grecque : Πορφυρογέννητος, Porphyrogennētos, signifiant « né dans la chambre de la Pourpre ». Cette chambre du Grand Palais de Constantinople est l’endroit où accouchaient les femmes de la famille impériale, également appelée la Porphyra car elle était décorée de blocs de porphyre rouge égyptien. Etaient qualifiés de porphyrogénètes les empereurs de Constantinople nés d’un empereur et dans le palais.

Dans un emploi plus élargi, on pourrait le traduire par « né dans la pourpre », c’est-à-dire « destiné au pouvoir dès sa naissance ».
Ce mot se compose de deux éléments :
- porphyro- : la pourpre (πορφύρα) qui a donné en latin : purpura (le traitement de φ en p suppose un emprunt ancien). L’origine de ce mot grec est discutée : emprunt à une langue méditerranéenne ou dérivé de la racine indo-européenne *bher- qui signifie « bouillir ».
- génète : né, γεννητός est le participe du verbe γεννάω, lui même appartenant à la même racine que γίγνομαι : la racine indo-européenne *gen- (qui est celle de la « naissance ») qui a été très productive en grec, latin, sanskrit... (genèse, gène, géniteur, généreux, génitif, génération, génie, gentil, ingénieux, genre, naissance, nature, nation...).