vendredi 13 février 2009

paraskevidékatriaphobie

Vous avez peur du vendredi 13 ? Vous soufrez donc de paraskevidékatriaphobie, forme de triskaïdékaphobie ou peur irraisonnée du nombre 13. Et pas de chance, il y en a trois en 2009, le maximum possible.
Ce mot surprenant vient du grec, mais une fois n'est pas coutume, du grec moderne. On retrouve en effet les éléments :
paraskeví- : Παρασκευή, qui signifie vendredi. En grec ancien, ce mot veut dire "préparation" et le vendredi est le jour de préparation du shabbat dans le calendrier juif.
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dekatria- : δεκατρία (treize au neutre) qu'on retrouve en grec ancien tardif. La langue classique préfère τρεισκαίδεκα.
-phobía (φοϐία : peur)

On trouve également le mot "friggatriskaïdékaphobie" qui a le même sens. Le premier élément de ce mot désigne Frigga, la déesse scandinave de la fertilité. A Rome, vendredi était le jour de Vénus, déesse de l'amour, à laquelle on a assimilé Frigga.
C'est pourquoi vendredi (Veneris dies, jour de Vénus) se dit Friday en anglais (contraction de Frigg's day, « le jour de Frigga ») ou Freitag en allemand (Freia est la version germanique de Frigga).
Les chrétiens ont fait de Frigga une sorcière, et du vendredi, le jour du sabbat des sorcières. Associé au 13, chiffre associé au malheur notamment dans le monde anglo-saxon, le vendredi 13 cumule les éléments négatifs.
Il faut savoir que le vendredi, pour des raisons mathématiques, a plus de chance que d'autres jours de la semaine d'être le treizième du mois. Le vendredi 13 n'est donc pas le jour le plus rare.
La France marque encore dans ce coup-là son exception culturelle, puisque c'est l'un des rares pays où le 13 peut être associé à la chance (pour des raisons apotropaïques ?). Il n'y a qu'à voir la cagnotte exceptionnelle promise par la Française des Jeux les vendredis 13...